Poesie Critique Canari Corse Cap Corse Haute-Corse ISSN 2550-9977

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Zoe Valdes | Portrait en femme qui ne sait que faire de sa life

PORTRAIT DE LA FEMME QUI NE SAIT QUE FAIRE DE SA VIE

Q uelle tristesse que d’etre nerveuse comme aujourd’hui sans les poires qu’Eve aurait pu devorer bien ce que j’ai fera etait si banal si capricieusement ordinaire. Mes vetements ne dissimulent gui?re nos ossements d’antiques accoucheuses. Dans le bide des generations se seront succede mortes de mort precoce et paisible cependant dolente dans les jardins j’ai deplore le venin des chocolats. J’ai des relations merveilleuses avec les etoiles et J’me souffle a l’oreille votre commentaire essentiel : tu es une cousine. Je me vois floue dans les contrees du reve Lorsque l’on crie je reste sans reaction car j’suis votre etre en apparence distrait mais sous mon epiderme rode l’inquietude des chats. Etrange sensation que de se sentir un animal ainsi que reconnaitre que nous sommes un dessin bacle de la nature. Je n’ai gui?re honte de crouler sous les doutes et j’ai tente de me noyer dans la mer avec une fiere journee. J’ai joue avec les maladies Et quand je tousse trop j’habite la consolation de l’hypocondrie. Mais si meurt mon mari je dechire ma vie dans mon miroir. Aimer, c’est me secouer la figure ecrire pendant beaucoup plus des nuits entieres toi comme il n’en existe aucun nouvelle sur aucune planete homme imaginaire lentement destine quand tu arriveras serais-je vieille et ennuyeuse ? Devant votre inventaire j’suis surprise par l’indecence des destins superflus et des triomphes malvenus. Quelle tristesse d’etre la non conforme amulette perdue de guerriers medievaux . Quelle tristesse d’avoir le cafe froid et encore moins le temps concernant le dessein de la vie. »

Zoe Valdes, Une Habanera a Paris , Poemes d’Anthologie, Gallimard, Collection Du monde entier, 2005, pages 18-19. Traduit de l’espagnol (Cuba) par Claude Bleton.

Anecdotes

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“J’ai garde le regard clos une demi-heure, peut-etre plus, a Notre recherche de ton visage diffus, des paupieres tremblantes devant votre silhouette qui se profilait au sein d’ la memoire. Je songeais a ce que j’allais t’ecrire dans une telle lettre. Rien de digne, ni de beau, ne me venait a l’idee. Mon esprit, vide de souvenirs, glace, the inner circle application rencontre avait bien de la eponge racornie. J’ai foutu trente annees et des poussieres a tenter de percer ton mystere. Neanmoins, peut-etre n’y en a-t-il pas. Nous sommes restes trop en retrait la totalite des deux. De mon cote, je crois qu’a present je peux franchir le pas, sans heurts, en me mentant a moi-meme via mon enfance, Afin de laisser plus de chance au pardon. Cela est bien peu de choses de la petite fille qui desirait plus que tout ta presence. Juste une femme meurtrie avec l’incertitude, des traces de la enfant qui n’eut jamais a regretter des remontrances de le pere, car nul ne regrette votre que celui-ci n’a pas connu. J’ai fille d’une cousine, plus que celle d’un homme. Je n’ai jamais perdu faire mes illusions a ton sujet. Et je guette ardemment ta reponse…”

Zoe Valdes, “Je t’en prie, papa, reponds a cette lettre” (extrait), in Toi, mon pere, Albin Jacques, 2002, page 90.

Je ne connaissais jamais votre propos de Zoe Valdes. Mais il me bouleverse a toutes les larmes. Partout identiques blessures, partout les memes failles, partout les memes appels restes sans reponse. On se croit original, different et il n’en reste pas grand chose. Chacun de nous porte nos marques de semblables souffrances. Que seule l’ecriture permet de transcender ! Mais n’est gui?re Rilke qui veut, ni Zoe Valdes, helas ! Quelle force, votre texte qui parle d’amour impossible et de desarroi inguerissable. Quel aveu et quelle attente ! Ardente et interminable. En suspens ! Comme celle que je porte en moi qui n’ai pourtant aucune demande de pardon a formuler a l’egard du pere. Un pere trop tot disparu, qui me manque au quotidien. Un pere a qui j’aurais tant de trucs a dire aujourd’hui, a commencer par mon amour. Un pere pourtant, dont je tombe sur, a l’instant aussi ou je suscite en moi son image, les traits et les sourires, les mimiques et nos gestes, dans toute leur exactitude, comme s’il est mort hier. C’est etrange, d’ailleurs, comme je revois avec une nettete incroyable les visages de ceux qui peuplent mon cimetiere interieur, la ou ceux des vivants s’estompent des que je m’eloigne. Peut-etre ne suis-je vraiment capable d’aimer que par-dela la mort ?

J’ai suite de votre lettre de Zoe Valdes a le pere reste bien aussi belle et violente. Je te l’envoie via courrier au sein d’ sa version integrale.

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