Mon Dernier Rapport Sexuel: “C’etait avec un copain du mec…”

En 2019, nous avons decide d’interroger des femmes, comme vous, comme moi, afin qu’elles nous racontent un dernier rapport sexuel. Pour Virginie, 31 annees, c’etait avec Raphael, celui qui s’apprete a devenir le amant. Et ca semble s’i?tre passe comme ca.

C’etait le 7 fevrier, votre jeudi, tard dans la nuit. Et j’ai ete avec Raphael*, l’ami d’un ami tout d’un ami… Pour etre plus precise, j’ai rencontre votre garcon lors de la soiree depuis un an deja, chez Fabien*, votre copain du mec. Raphael reste mes fri?res d’enfance de Fabien, donc nous le voyons souvent. J’ai toute premiere fois que nous avons discute, j’ai ete en “contre-soiree” dans la cuisine. Je m’en souviens tres beaucoup. Cela venait de lire Sapiens, une breve histoire de l’humanite. Il avait 1 air intello qui me seduisait bien. Je buvais ses paroles. Au fil en soiree, j’ai beaucoup cherche sa presence, sans grande arriere-pensee, disons que j’aimais bien discuter avec lui. Evidemment, mon mec est la – on est ensemble avec trois ans – mais je ne culpabilisais gui?re. Je n’en etais nullement a votre stade.

“En acceptant votre rendez-vous avec lui, j’avais bien conscience de flirter au milieu des limites”

Notre relation a demarre concernant Messenger. Apres cette toute premiere retrouve, nous avons beaucoup echange. Titres de bouquins a lire, realises d’actualite… Un peu de blagues et puis un tantinet nos vies aussi. En parallele, on semble s’i?tre recroise trois fois en fi?te. Exaltes, animes, nous poursuivions nos conversations dans le quotidien reelle, quelque peu hors un moment.

J’ai fini par ressentir un empressement a me connecter, a lui parler. Une certaine tension semble s’i?tre installee. Une peur aussi, de notre part a tous les 2, puisqu’il est egalement en couple. Il y a eu des semaines de silence, simple mesure de precaution. Mais le silence, en realite, ne fera qu’entretenir le desir. Pire, il le decuple: on sait pourquoi on se tait, on se tait parce qu’on ne doit jamais craquer, parce qu’il sera plus sage de s’eloigner, alors on y crois d’autant plus, on se demande si on doit, ne faut nullement. Un soir, debut fevrier donc, Raphael a envoye un message pour que l’on prenne un verre la totalite des deux. J’ai bon nombre hesite. J’essayais de me convaincre que votre rendez-vous pouvait tout a fait etre un rendez-vous en “tout bien tout honneur”. Mais puisque je n’en ai pas touche mot a Greg, puisque j’avais bien conscience de flirter au milieu des limites, j’ai compris que je filais un mauvais (ou bon ?) coton.

“j’etais dans du ravissement en couchant avec lui, un plaisir fort cerebral”

J’ai accepte, parce que j’avais besoin. Bien entendu, un leger sentiment de culpabilite a envahie. Mais leger. Tres leger. Face a Raphael, j’ai oublie. J’etais bien, detendue, dans un monde qui me convenait clairement. Nous avons passe la soiree a discuter de bien ainsi que rien, jusqu’a votre que je monte chez lui. Sa copine n’etait jamais la. Nous tremblions. L’emotion, l’envie, le “juste avant”. Nous ne nous sommes jamais sautes dessus. Cela n’y avait rien de bestial dans votre premier rapport. C’etait plutot un ratio “de debutants”, parce que nous etions frileux. Non nullement a cause de notre ecart et de cette foutue etiquette “infideles”, mais parce que nous nous sentions tellement connectes que nous ne voulions gui?re foirer votre premier contact. C’etait joli, magique et bon. J’ai pris du plaisir et lui aussi. Un bonheur tres cerebral j’ai envie de dire.

Je n’ai jamais aime la fin du rapport, le saut dans la realite. Cela etait presque minuit, j’avais devoile a mon mec que je voyais des copines. J’me suis rhabillee en vitesse, j’etais dans un taxi. Durant la route, j’etais partagee, totalement bancale. Je venais de passer un merveilleux moment et en meme temps, j’etais degueulasse, pas cool, irrespectueuse. J’ai mal dormi. C’est un de mes pires souvenirs. I§a ou l’on se couche a cote de l’etre adore en se demandant votre qu’on a fera, en culpabilisant mais surtout, en culpabilisant de ne point tant culpabiliser, parce qu’une part de notre corps – ainsi que notre c?ur – sera alors vautree dans d’autres draps…

“Je suis amoureuse du mec mais j’aime la parenthese que m’offre Raphael”

Je ne sais penser De quelle fai§on, mais ma culpabilite s’est evanouie assez rapidement. Quelques jours apres notre etreinte, Raphael et moi avons repris des discussions sur internet. Nous ne sommes pas revenus sur une rapport, mais il est la dans des esprits. Ce que j’ai adore, c’est que bien est “normal”. Si apres l’amour, j’ai eu de la peine a retomber dans la realite car cette dernii?re est synonyme de “mon couple, mon mec”, le fait de discuter avec Raphael comme si tout est logique, pas si grave et ordinaire, a reconciliee avec la realite. Etre en couple et frequenter Raphael : 2 realites qui s’epousaient au mieux a faire mes yeux et formaient la realite.

J’suis amoureuse du mec, je veux avancer le plus loin possible avec lui, j’adore les moments que nous passons ensemble, notre regard commun https://datingmentor.org/fr/sites-de-rencontres-dartistes/ i  propos des trucs, les gens, le taf, la vie, les voyages et le quotidien, mais j’aime la parenthese que m’offre Raphael, j’aime la teneur de nos conversations, j’aime ses cheveux mal ranges, sa voix un tantinet i  fond, la musique que l’on ecoute et les doutes que l’on partage a se repeter que l’on fait “une aussi connerie ensemble”, et cela ne fera que renforcer notre complicite et notre desir.

“J’ai simplement l’impression d’avoir rencontre mon alter ego”

Pour l’instant, nous nous sommes revus une fois pour faire une balade. Aucune sexe. Notre seule amie a qui y’en a parle trouve ca etrange. Pour elle, si nous ne cherchons gui?re a nous voir Afin de coucher, c’est qu’on reste au-dela de l’infidelite, c’est qu’on reste au sein d’ un schema amoureux qui petit a petit va nous conduire a quitter les partenaires respectifs. Franchement, je n’en sais pas grand chose. C’est vrai que je ne me sens pas infidele. J’ai plutot l’impression d’avoir eu mon alter ego, avec qui je ne me projette nullement dans le quotidien, mais que j’ai besoin d’observer, de toucher, d’ecouter. En parler me fait en gali?re au bide. Et en parallele, je prends i  chaque fois autant de plaisir avec mon mec, de jour comme de nuit, parce que ca n’a rien a voir, parce que c’est autre chose, c’est une construction.

Je sais que Raphael reste occupe a devenir mon amant, parce que j’habite prete – et meme enthousiaste – a mener une telle double life. Parce que j’ai le desir de faire l’amour avec lui. Parce que c’est mon secret. Voila, j’ai ete notre soir rapport sexuel.