Devoir: du latin debere (etre oblige envers quelqu’un, etre redevable a quelqu’un de quelque chose. Cf. l’idee de dette)
Substantif : l’obligation morale consideree en elle-meme, independamment de l’ensemble de ses applications
Chez Kant : necessite d’accomplir une action, via pur respect Afin de la loi morale
Donc le devoir designe une action en tant qu’elle reste non juste justifiee, et exigible d’un avis moral. Pour le sens, le devoir se distingue de la contrainte puisqu’il n’est gui?re le reaction automatique a une pression exercee concernant la volonte mais l’expression d’une obligation concue et acceptee comme telle via le sujet agissant.
Notre devoir, d’apres Kant, exige l’obeissance inconditionnelle a la loi de la raison fonctionnel, loi qui requiert que bien individu agisse conformement a des regles qui puissent etre reconnues et acceptees par tout etre raisonnable, c’est-a-dire tout etre humain. Agir avec devoir n’implique aucune consideration du but de l’action, ni meme des consequences Afin de soi ou pour des autres : il s’agit juste de soumettre sa « maxime » (principe de determination une volonte en tant qu’il est subjectif, c’est-a-dire valable juste Afin de la volonte du sujet, une regle subjective de conduite) au critere de l’universalisation donne par la raison fonctionnel. Agir moralement, c’est donc agir par respect Afin de la loi morale, ce qui suppose d’obeir a la raison.
Desobeir (suivant le Petit Robert) :
1° ne point obeir a quelqu’un en refusant de faire ce qu’il achat ou en faisant ce qu’il defend cf. s’opposer, se rebeller, resister, se revolter
2° par extension : ne pas obeir a la loi ou a un ordre cf. contrevenir, enfreindre, transgresser, violer
Et cela renvoie a obeir : etre se mettre a toutes les ordres d’un maitre cf. ecouter, se soumettre
Obeir, c’est aussi se plier a cela est impose par autrui ou par soi-meme, etre soumis a J’ai volonte de quelqu’un d’autre, ce qui renvoie a l’idee d’alienation, d’absence de liberte, sauf si la soumission reste volontaire.
Un exemple : Eichmann (Cf. Arendt, Eichmann a Jerusalem https://datingmentor.org/fr/lovoo-review/. Rapport via la banalite des difficultes 1963)
Par « devoir » Eichmann resta fidele aux ordres d’Hitler et tenta, avec l’integralite des revenus, d’executer la « solution finale » jusqu’au bout. En plus, il sidera ses juges en affirmant que toute sa life, il avait vecu selon les preceptes moraux de Kant, et particulierement d’apri?s la definition que Kant donne du « devoir ». Si l’on confond les ordres de Hitler avec une loi universelle, c’est effectivement possible de denaturer les preceptes moraux de Kant… Ce dernier affirme Par exemple que la loi devra s’appliquer aux hommes sous la forme d’un essentiel (imperatif categorique). Et comme Kant ne definit gui?re la loi morale au regard de ses consequences, mais seulement au regard de l’intention qui y preside (savoir si elle est universalisable ou gui?re), il definit par la-meme la vertu comme stricte obeissance au devoir. Or Eichmann n’a-t-il pas agi par pure obeissance au devoir ?
Ou l’on voit que le raisonnement d’Eichmann est specieux : il omet la derniere partie de l’exigence kantienne. Effectivement, s’il faut agir de telle sorte que la maxime de son action puisse etre etablie en loi universelle, c’est-a-dire admise et appliquee avec l’ensemble des etres humains, encore faut-il que votre soit sans aboutir a des contradictions ou des non-sens. Exemple : je ne peux jamais dire : « le meurtre est moral » quand c’est moi qui tue et « immoral » quand ce seront les autres qui cherchent a me tuer… ainsi en ce qui concerne le vol ou le mensonge. Voler, c’est prendre le bien d’autrui, sa propriete. Or un monde dans lequel tout un chacun vole est un monde sans propriete (De quelle fai§on amener propriete si bien un chacun peut prendre bien ce qu’il souhaite ?). Et un monde sans propriete est un monde ou le vol est impossible…. De la aussi maniere, votre monde ou tout le monde ment est votre monde proprement absurde, puisque mentir pourrait i?tre donner la excellente reponse, le mensonge se definissant Dans les faits comme etant le contraire d’une verite. Donc le propre de l’action immorale reste qu’elle n’a de sens que dans un monde ou tout le monde ne la commet pas, car i§a reste non universalisable. Et Eichmann ne va se prevaloir de Kant pour justifier sa conduite.
Questionnement d’une question
Et cela est presuppose, c’est que la desobeissance ne constitue jamais un devoir, parce qu’elle pourrait i?tre contraire au droit ou a Notre morale. Ainsi, l’enfant qui n’est jamais sage, c’est celui qui desobeit a ses parents ou tuteurs. Cela s’expose donc a etre puni, “parce que i§a n’est pas bien de desobeir”!
De meme, desobeir a la loi ne peut constituer un devoir, car cette loi reste celle qui garantit le vivre-ensemble, c’est-a-dire, selon l’expression de Kant, la coexistence des libertes.
Neanmoins, doit-on, pour autant, toujours obeir a ses parents ? La desobeissance ne peut-elle constituer une voie vers la liberation, par rapport a une tutelle vecue comme une contrainte insupportable ?
De meme, n’a-t-on pas un devoir de resistance et donc de desobeissance avec toute loi que l’on juge inique ou injuste ? Antigone, de ce point de vue, n’est-elle jamais exemplaire ?
Henri Thoreau, avec son Essai sur la Desobeissance civile, publie en 1845, ne peut-il servir de qualite, ici ?
Rappelons aussi que la Declaration des droits de l’homme et du citoyen, de 1789, considere la resistance a l’oppression tel un des droits fondamentaux d’une personne humaine.
Dans la aussi veine, un tract en resistance, pendant la derniere guerre mondiale, n’ecrivait-il gui?re : « La desobeissance reste le plus sage des devoirs » ? Pour le sens, n’y a-t-il pas une resistance et donc une desobeissance legitimes ?
Notre loi republicaine a concernant seule fonction de garantir les libertes et c’est en ce sens que l’obeissance a la loi va constituer 1 devoir. Neanmoins, si votre meme loi trahit sa fonction, c’est-a-dire se revele etre injuste ou alienante, voire tyrannique ou facteur d’oppression, la resistance a une telle loi ne constitue-t-elle nullement le premier devoir du citoyen ?
En resume, si ma loi remplit une fonction (la certitude des libertes individuelles et le respect de celles-ci), l’obeissance a la loi constitue 1 devoir. Mais si le i?tre capable de utilise la loi a le seul profit, c’est-a-dire pour s’accroitre au va parfois i?tre tyrannique ou facteur d’oppression, aussi c’est la resistance a Notre loi et aux forces de l’Etat qui devient le plus fondamental des devoirs.
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