Conference du Pere Bernard Michon, donnee au Festival Marial a Paray-le-Monial

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Dans toute vie, ils font des epreuves et des souffrances. Il existe aussi le gabarit de des Plusieurs responsabilites. D’ou la question qui sera le fil continu de cette meditation : le gabarit de nos responsabilites, les epreuves de la vie, voire la souffrance, peuvent-elles i?tre fecondes ? Peuvent-elles apporter votre plus, et lequel ? Je vous propose de partir d’une vie et de l’experience de Marthe Robin. Je procederai avec trois approches…

1. D’abord, en commencant avec l’exterieur, des souffrances des plus visibles

Marthe, vous le connaissez, a beaucoup souffert, voili  sa petite enfance, deja avec le deces de sa s?ur, et J’ai maladie qui l’a rejointe, elle, tres vite. Cette adolescente grandit en aussi temps que la maladie, avec des hauts, des bas, de legeres remissions pouvant lui donner l’espoir de retrouver une vie normale, mais voila que la maladie revient et la paralyse De surcroi®t qui plus est. Ces souffrances paraissent physiques : dans la cuisine de sa ferme, elle a crie, elle s’est retrouvee partout, terrassee. Ce seront aussi des souffrances dans sa sensibilite. Elle a enormement aime sa famille, ses parents, son frere Henri qui etait le parrain, ses s?urs. Mais eux-memes etaient beaucoup desempares devant sa propre maladie : des medecins sont venus, Marthe est meme allee en cure, et cela n’a gui?re servi a grand-chose. Notre famille voit et ne regroupe pas. Dans ce milieu rural, on n’aime jamais avoir quelqu’un de malade dont on ne sait que dire. C’est pourquoi votre etat de fait a si»rement suscite, a un moment ou l’autre, des reactions difficiles d’une part de l’entourage et des voisins qui ne comprennent jamais. Quelques-uns vont deviner que votre qu’elle vit reste d’abord interieur, avec Dieu ; mais d’autres, et bon nombre, vont dire n’importe quoi. J’imagine que Marthe, dans sa grande sensibilite, avivee encore via sa propre souffrance, devait ressentir tres douloureusement une telle incomprehension qui la montrait du doigt et l’isolait.

Un ou deux pretres et des familles vont assez vite accueillir votre qu’elle vit, persuades que c’est une ?uvre de Dieu

Mais quoi ? Personne n’en sait que dalle. Et Marthe est la derniere a pouvoir satisfaire a cette question. Voila pourquoi, meme quand le Seigneur lui confie une ?uvre qu’elle decouvre peu a peu, vers 1933, elle dira elle-meme qu’elle se sent depassee : « Je suffoquais d’angoisse a J’ai seule pensee de ce que j’avais a dire de la part du Seigneur », ainsi, le dire a qui ? a le cure, le Pere Faure. Ce n’est gui?re qu’elle a peur de son cure, elle l’estime bon nombre, meme si via temperament c’est quelque peu rude. Apri?s, elle dira : « On evoque que monsieur le cure est bon, mais, lorsqu’il vient me voir, il devra laisser sa bonte a la porte. » Je comprends le Pere Faure. Il se sentait lui aussi depasse, ainsi, il craignait de se fourvoyer. Voila pourquoi il est via la reserve ; votre n’etait aucun la mefiance, mais d’la prudence. N’empeche que, pendant des mois, Marthe a peur de ce que Jesus lui demande : « Je suffoquais d’angoisse a la seule pensee de votre que j’avais a penser ».

Apres coup, peut-on entrevoir ce que cette accumulation de souffrances a apporte a Marthe ? Il me semble qu’on va commencer a le formuler ainsi : ces epreuves vont etre tel un creuset, qui va lui apporter une plus grande humanite, avec un fond d’humilite, qu’elle gardera toute sa life. Marthe a touche le fond, le fond en souffrance, de la detresse et de la solitude, de l’epreuve a la fois physique, sensible, et 1 jour on dira “spirituelle”. Prochainement, Marthe verra pourquoi de ce bas-fond, de ces “enfers” (au sens etymologique), elle va recevoir l’intelligence du c?ur, une possibilite exceptionnelle, hors du commun, d’accueillir ainsi que comprendre de l’interieur, par experience, ceux qui souffrent, quelles que soient leurs epreuves et leur detresse. Ceux qui souffraient percevaient en elle quelqu’un a un niveau, quelqu’un qui n’etait gui?re au-dessus ni a cote, ni au ciel, mais qui les accueillait en les comprenant tout de suite, tel d’instinct.

Marthe ne va pas seulement accueillir les gens qui s’approchent d’elle, “sympathiser” ohlala avec elles, au sens etymologique (“patir avec”, compatir), mais elle va prendre dans elle leur en gali?re, une partie de et cela les fait souffrir, ainsi, ces personnes paraissent surprises d’etre restees aupres d’elle, ne serait-ce que certains minutes, ainsi, de ressortir de chez elle avec un poids en moins. Un jour, un paysan du Vercors etait venu lui apporter des pommes de terre. Cet homme avait hesite a se mettre en route du fait du mauvais temps libre, puis parce qu’il avait en fievre. C’est quand aussi venu apporter ses pommes de terre. Tous 2 ont parle de trucs et d’autres. Cet homme reste reparti, heureux de sa visite ; il allait mieux. Et le lendemain, c’est Marthe qui avait une grosse fievre qui l’a tenue plusieurs semaines.

“Prendre sur soi” : dans l’Ecriture, c’est la mission du serviteur. Isaie l’a entrevu, au chapitre 53 : votre mysterieux serviteur te prend concernant lui le peche des multitudes, et le meme serviteur fait venir concernant elles la Justice de Dieu. Apri?s, le realisme et l’ampleur de cette Parole de Dieu seront illustres, verifies, “accomplis” via Jesus. Cela chapitre 53 d’Isaie restera, dans la premiere proclamation de l’Evangile, une reference explicite, parfois tenue, mais constante.

Je n’ai pas connu votre homme du Vercors, mais j’ai connu ses enfants, ses petits-enfants. J’imagine que votre homme, comme bien des familles une Galaure, n’a pas parle religion avec Marthe : ils ont du parler du travail de chacun, de la life quotidienne. Mais Marthe prend via i§a. Elle a une telle capacite, non seulement d’accueillir ainsi que comprendre de l’interieur ceux qui souffrent, mais aussi de prendre a c?ur et comme d’absorber une part de leurs epreuves.

Je me souviens etre passe chez cette dernii?re, un jour ; j’avais plusieurs choses lourdes a porter. J’habite reste dans la cuisine, etant donne qu’il y avait trop de personnel dans sa chambre. J’ai pu prier un clin d’oeil, et en repartant, je n’avais plus ce poids sur les epaules. D’ou ceci vient-il ? Marthe “prend concernant soi” comme le Serviteur du Seigneur, tel Jesus dans l’Evangile, au contact des malades et meme d’une mort (cf. Mt 8.16 et 17). Le salut chretien consiste en cet echange, en une telle double osmose. Par Lui qui en fait les frais, nos peches sont enleves et, avec lui qui en a la divine puissance, l’Esprit Saint reste donne, repandu a profusion.

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